GÉNÉTIQUE
Toutes les personnes ne sont pas identiques devant le phénomène de vieillissement de la peau, certaines vieillissant plus rapidement que d'autres en raison d'une prédisposition génétique.
Au cours de sa vie, une cellule suit un cycle cellulaire particulier, mais celui-ci peut s’arrêter en raison d’un trop fort raccourcissement des chromosomes lors de la division. Cela entraîne la mort de la cellule. Ainsi, quand les cellules de la peau sont victimes de ce processus, la peau vieillit.
Par conséquent, nous nous sommes intéressées à cet aspect génétique du vieillissement de la peau.
Toutes les cellules possèdent une vie rythmée par le cycle cellulaire.
Celui-ci est divisé en quatre phases (S,M,G1,G2). Il débute par une interphase composée des phases G1, S et G2 où la cellule duplique son matériel génétique et croit. Ensuite, la division cellulaire intervient, on parle de phase mitotique, noté M. La cellule se divise par mitose, elle forme deux cellules filles au patrimoine génétique identique entre elles et identique à celui de la cellule mère.
La mitose est composée de 4 phases différentes : la prophase, la métaphase, l’anaphase et la télophase.
Durant l’interphase, à chaque réplication, les chromosomes rétrécissent. Ceci est dû au fait que l’ADN polymérase ne permet pas de recopier les extrémités des chromosomes appelées télomères.
En effet, l’ADN polymérase est un ensemble d’enzymes responsables de la réplication de l’ADN.
Les télomères sont donc considérés comme étant la partie du chromosome à “sacrifier”. En effet, leur raccourcissement ne va pas causer une perte d’information du génome puisque ceux-ci sont composés d’une séquence de nucléotides non codante.
Le génome est l’ensemble du matériel génétique d’un organisme.
Ils sont donc indispensables pour préserver l’intégrité du génome (ensemble du matériel génétique).
Mais à force de rétrécir avec le temps, ils vont devenir tellement petits que le risque de perte de l’information génétique apparaît.
La cellule entre en crise télomérique; c’est alors que deux phénomènes différents peuvent se produire:
-Soit la cellule entre en sénescence, c’est-à-dire qu’elle arrête le cycle cellulaire, elle va alors vieillir et progressivement mourir, elle ne se répliquera donc plus.
-Soit la cellule entre en apoptose. On parle donc ici d’une mort programmée instantanée, aussi appelé “suicide cellulaire”.
Par conséquent, la longueur des télomères détermine la durée de vie d’une cellule en limitant le nombre de cycles cellulaires réalisables par celle-ci.
Ainsi, nous pouvons dire que la mort des cellules de la peau induit son vieillissement à l’échelle macroscopique.
Néanmoins, il existe une enzyme, appelée la télomérase, qui engendre l’allongement des télomères et agit alors en les synthétisant, c’est-à-dire, en ajoutant des nucléotides.
Cette enzyme permet donc le prolongement de la durée de vie de certaines cellules.
Elle est présente et active dans les cellules germinales/sexuelles, cancéreuses et dans les cellules souches. Son expression va cependant rester très faible ou nulle dans les cellules somatiques.
Les cellules qui possèdent suffisamment de télomérase sont considérées comme immortelles, puisqu’elles peuvent proliférer sans être contraintes à un nombre de cycles cellulaires limités. Elles ne pourront alors jamais entrer en sénescence ou en apoptose.
En l’absence de télomérase, les extrémités des chromosomes vont raccourcir d’un nombre de 15 à 50 nucléotides à chaque réplication chez l’homme.
Schéma bilan
La taille des télomères diminue plus rapidement chez l'homme que chez la femme. Ceci explique le vieillissement plus retardé chez les femmes, et leur durées de vie moyenne plus longues.
Le raccourcissement des télomères associé au vieillissement est caractérisé par des taux de perte spécifiques au tissu. En effet, la perte progressive des télomères dans ces cellules du derme induirait une perte progressive de leur potentiel prolifératif et de leur capacité à synthétiser les composants de la matrice extracellulaire dermique.